Aubeline Suis-je un garçon ou une fille manquée

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il y a 10 ans

Aubeline Suis-je un garçon ou une fille manquée

Un texte de Aubeline qui me ressemble

Suis-je un garçon ou une fille manquée ? Des tas et des tas de fois, je me suis posé cette question fondamentale : Fille ou garçon ? Et je n'ai jamais trouvé de réponse satisfaisante, pour moi, en tous cas. C'est très jeune, en effet que j'ai découvert qu'il y avait un grain de sable dans les rouages de ma vie et je ne comprenais pas pourquoi et comment, déjà tout petit garçon, j'avais de goûts de fille. Rien de précis, dans mon environnement immédiat, parents et amis, qui eut pu justifier une pensée féminine, dont je compris très vite qu'il me valait mieux la taire. Ainsi, comme la majorité d'entre nous, je profitais des absences maternelles, pour enfiler tout ce qui pouvait avoir trait à l'habillement féminin, le tout bien entendue trop grand puisque venant d'une adulte. Mais je me trouvais belle, dans une culotte trop large qui me tombait sur les pieds, des bas trop longs et une robe qui aurait pu en contenir deux comme moi ! C'était devenu l'un de mes passe-temps favoris et j'attendais toujours avec impatience ces moments de solitude partagés avec la petite fille dont le miroir me renvoyait l'image. C'était tellement bon ! Il n'empêche que dans le même temps, je menais une prometteuse carrière de jeune garçon, sportif accompli, très éclectique dans les disciplines pratiquées, depuis le ski jusqu'à la voile en passant par le tennis. Je fus un adolescent mince, finement musclé, le plus souvent bien bronzé, vivant mes passions sportives au soleil et au grand air. Je ne cherchais pas les filles mais elles savaient me trouver et j'acquit ainsi le titre de noblesse tant envié par certain : celui de séducteur ! Les pauvres ! Elles ne savaient pas, fort heureusement, que presque toujours c'est à leur place que j'aurais aimé être, et pourquoi pas entre les bras du beau garçon que j'étais alors. Plus tard, en grandissant, la très machiste possession de quelques beaux corps souples et déliés ne me fit jamais oublier qu'au cœur d'une poitrine masculine vivait une volonté féminine que j'exprimai, en achetant de temps à autres quelques sous-vêtements féminins, enfin à ma taille. J'y prenais un immense plaisir, en réalisant néanmoins que c'était une position guère enviable car j'étais conscient de ne pas vivre comme tout le monde. Jeune homme, je mis donc tout en œuvre pour barrer la route à mes penchants depuis le port de la moustache et de la barbe jusqu'à la pratique de sports dangereux, certains réservés à une certaine élite masculine. Je pratiquai donc la haute montagne avec les débuts de " l'artificielle ", signai avec quelques amis une ou deux premières qui portent notre nom et fus, presque avec les mêmes un des pionniers du free-ride que l'on nommait alors ski extrême. " Pas très féminine, la garce ", me disais-je, de temps en temps, en dévalant un couloir vertigineux de profonde, vierge et immaculée…ceci dit comme un homme ! C'est vrai, c'était avant. Je correspond aujourd'hui avec une jeune et fort jolie canadienne, professionnelle du circuit " Ride ". Même les filles s'y sont mises et n'ont rien à envier aux hommes. Pourtant le patinage artistique, que je découvris vers mes quinze ans me permit d'exprimer partiellement ma féminité en laissant filtrer un peu de cette grâce naturelle propre au beau sexe. Il faut croire que cette symbiose masculin féminin fut superbement accomplie puisque j'atteins rapidement le haut niveau, que seules des circonstances de vie me firent prématurément abandonner. A l'armée, je rencontrai un travesti qui me fit découvrir le plaisir, tous les plaisirs d'une transformation totale, des escarpins à la perruque ainsi que le maquillage, cela s'entend... Je fus donc un jeune travesti très convaincant et surtout très convaincu, d'avoir trouvé sa raison d'être, entre strass et lingeries fines, hauts talons et robes moulantes, l'allure aguicheuse et provocatrice. Le tout, encore et toujours, entrecoupé de descentes vertigineuses dans des couloirs alpestres qui me faisaient dire de moi : " Je suis un garçon manqué ! " Dans nos vies, il y a toujours une première fois. J'avais atteint alors un large savoir-faire de ma transformation physique et vestimentaire et je sortais souvent avec quelques ami(es) dans des boites bordelaises puisque j'habitais cette région. Un soir, contre moi-même, contre tous mes principes, je cédai pourtant à une impulsion irréfléchie qui me fit terminer ma nuit avec un séduisant jeune homme. Il était jeune, beau et gentil ! Je ne fus simplement qu'une femme, enfin une femme et seulement une femme entre ses bras ! Pour la première fois, je me dis avec une conviction certaine : " Je suis une fille manquée ! " Je ne suis pas homosexuel et je ne le serai jamais. Je m'empresse de dire que je n'ai rien contre eux, mais dans ma vie d'homme je ne ressens aucune attirance pour un autre homme. Il n'y en a eu, durant pas mal d'années que quelques-uns uns, à compter tout au plus sur les doigts des deux mains, néanmoins ils ont contribué à établir ma logique de vie... paradoxalement surtout au travers des erreurs que j'ai pu commettre avec eux. J'ai essayé de ne plus être " une femme comme ça " ! Je ne suis pas non plus travesti. Pardonnez-moi amies T V. Il n'y a aucun rejet dans mon affirmation. Je ne néglige jamais un ami travesti, par sensibilité et par affection, nos vies sont si proches ; mais mon raisonnement est allé au-delà, plus loin vers cette frontière ténue entre l'homme et la femme, quand un homme n'en est plus un et se coule délicieusement dans la personnalité et le corps de celle qu'il a toujours voulu être ! Totalement, inconditionnellement : Transsexuelle. Alors, grâce à l'aide d'une amie, j'ai vu pousser mes seins, se creuser ma taille et s'arrondir mes fesses. Cette transformation fut un délice mais aussi une horreur ! C'est beau, deux seins parés de dentelle dans un beau soutien gorge…surtout quand ce sont les siens, qu'ils sont vrais, vivants, épanouis... Mais ça fait terriblement mal pour pousser deux jeunes seins !…Et pas facile à porter quand on garde l'apparence d'un garçon. Les transformations dans le corps sont déroutantes, tous les muscles sont douloureux et l'humeur du temps s'en ressent. Mais quel bonheur de pouvoir être ! Puis mon amie s'en est allée m'attendre au cœur de nuages de dentelle et de satin, une âme tendre encapuchonnée de féminité, planant, enfin apaisée, de ses grandes ailes diaphanes toujours et à jamais. Une autre amie, une jeune femme biologiquement vraie, m'a tendu la main et offert une grande et belle amitié, pour penser ma blessure, en faisant revivre le garçon tendre que j'avais abandonné. Elle s'est envolée à son tour, fragile colombe brisée, que jamais je ne pourrai oublier. Et 20 années ont passé ! Je ne porte plus les culottes et les robes trop grandes de mon enfance tout en étant encore plus femme que je ne l'ai jamais été ! Bien que je vive encore en homme, généralement, je suis devenu une " nana " super sport, d'ailleurs c'est mon métier. Très rare quand je m'entoure de mille frous-frous je suis surtout jean tee-shirt, lingerie simple, coton et confortable, mode unisexe en tous cas et je vous le dis en confidence la reine du cocooning ! La cinquantaine bien sonnée, je n'ai toujours pas pu me débarrasser de mes étiquettes qui me collent encore à la peau. Quand je suis fille, on me qualifie de garçon manqué ! Quand je suis garçon, on me dit fille manquée. C'est un peu de ma faute car je suis presque à l'identique dans les deux cas hormis qu'en fille, je mets souvent une perruque. En effet, je coupe mes cheveux très courts, rasés même quelquefois pour les aider à se fortifier, épaissir…avec un petit traitement ça marche. J'œuvre lentement, calmement pour mon avenir. Ma vie ces derniers temps ? Beaucoup de travail ! J'aime mon métier, le plus souvent entouré de jeunes qui me poussent à rester jeune de corps et d'esprit. Des amis, sincères, avec qui je partage mes passions sportives et avec quelques uns, discrètement, un peu de la femme vivante et naturelle que je suis. Et mon épouse, que j'adore, qui m'accepte en tremblant souvent, secrètement, sur les incertitudes de notre avenir. Dimanche dernier, je descendais, hors piste, un couloir pyrénéen avec quelques amis. Il n'y a plus les sauts de barres rocheuses et les pentes vertigineuses de ma jeunesse se sont faites beaucoup moins " raides" mais encore impressionnantes pour certains. Là, je suis encore un garçon manqué ! Le soir même, très simplement vêtue d'un petit ensemble de nuit douillet que j'adore, alors que j'essayais de dialoguer sur notre chat, j'ai du quitter le net sous l'insistance de l'un de mes meilleurs amis, resté juste pour la soirée. Cela faisait une éternité que je ne m'étais plus abandonnée à un homme. 20 ans pour tout dire ! Mais ce n'était pas n'importe quel homme ! Lui, je l'aime, un peu… assez pour " ça " ! Pour lui, je ne suis pas une femme comme ça : je suis une fille manquée ! Petit à petit je construis mon nouveau nid. Je progresse dans ma vie de femme mure, épanouie. Chaque jour est un nouveau jour et me rapproche d'un avenir espéré : Celui ou je serai enfin, une femme réussie ! Caresses à toutes Aubeline

Wow j aime ton histoire ça je me sent comme ça
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